Le plus récent message d’Owen Charters, président-directeur général, Repaires jeunesse du Canada (27 mars).
Une deuxième semaine d’isolement et de distanciation physique tire à sa fin, et je tenais à vous transmettre un petit mot d’encouragement.
On pensait qu’on s’habituerait à notre nouvelle réalité, mais ce n’est pas encore le cas. La situation est loin de sembler réelle, bien au contraire.
On vit des moments difficiles alors que nous devons nous résigner à laisser partir des membres de notre deuxième famille – les enfants, les ados et les familles qui fréquentent nos Repaires jeunesse, mais aussi des employés et des bénévoles que nous ne pouvons pas nous permettre de garder pour le moment.
C’est loin d’être facile – les adieux sont difficiles, même s’ils ne sont que temporaires. On sait qu’on va les revoir – on va bien finir par rouvrir nos portes – nos équipes, nos jeunes et la vie en tant que telle vont être de retour dans nos Repaires jeunesse un jour ou l’autre.
Mais ce jour nous semble encore loin. Et on aimerait tellement savoir quand ce jour viendra. L’incertitude est ce qu’il y a de plus difficile dans cette situation.
Les réunions en vidéoconférence, et tous les défis qui viennent avec, font maintenant partie de notre nouvelle réalité; rappeler aux gens que leur micro est fermé, devoir mettre un haut convenable (parce que personne ne verra que vous portez des joggings), sortir du cadre de la caméra à l’occasion pour se verser un café, se faire un sandwich ou aller à la salle de bain.
J’ai découvert que c’est pratiquement impossible d’avoir quatre enfants branchés à internet et une conjointe en vidéoconférence en même temps que j’essaie de me joindre à un appel vidéo sans que le routeur ne flanche.
Et même si on essaie de privilégier le terme distanciation physique plutôt que distanciation sociale, l’isolement social se fait sentir plus que jamais.
Et on est tout sauf ça. On est une organisation qui a mis sur pied une journée nationale où on encourage les gens à débrancher pour favoriser les interactions face à face. Et c’est ridicule qu’aujourd’hui, le seul moyen qu’on a d’interagir avec les autres, c’est en se branchant.
On a, plus que jamais, besoin de connecter avec les autres et, pour l’instant, notre seul moyen d’y arriver est de se brancher. Mais on continue de rêver au jour où on pourra débrancher à nouveau. Au jour où les écrans ne seront plus la seule façon d’interagir et où nous pourrons finalement accueillir à nouveau notre équipe en personne. Au jour où nous pourrons regarder nos jeunes dans le blanc des yeux et leur dire à quel point ils comptent pour nous.
À toute la grande famille des Repaires jeunesse, je suis de tout cœur avec vous. Que vous soyez encore à l’emploi, que vous ayez été mis à pied, que vous soyez au poste pour offrir des services de garde pour les enfants des travailleurs des services essentiels, que vous redoubliez d’efforts pour continuer d’offrir une aide alimentaire aux familles ou des programmes via le web. Merci.
Et le jour où nous serons tous de retour au boulot, où nous serons en mesure de débrancher à nouveau et d’interagir en personne, ce jour viendra. Et nous serons là pour chaque enfant, chaque adolescent et chaque famille qui aura besoin de nous.
D’ici là, gardez la tête haute, les mains propres et deux mètres entre vous.