Le Conseil national des jeunes défend les intérêts des milliers de jeunes que sert BGC Canada partout au Canada. Il vise à faire entendre la voix des jeunes en abordant divers défis socio-économiques qui se présentent d’un bout à l’autre du pays. En veillant à ce que la contribution des jeunes soit prise en compte dans les initiatives et les activités nationales, les membres du Conseil national des jeunes agissent à titre d’ambassadeurs et de modèles pour les autres enfants et ados de l’organisation. Notre objectif est d’avoir une influence positive sur la prise de décision concernant différents sujets qui touchent les jeunes afin de créer un environnement meilleur et plus sûr dans le monde entier pour la jeunesse canadienne.
C’est aujourd’hui qu’a lieu la Journée internationale de la jeunesse. Cette journée vise à rappeler l’importance d’investir dans la jeunesse d’aujourd’hui afin de disposer des outils et des compétences nécessaires pour créer un avenir meilleur pour le Canada. En cette Journée internationale de la jeunesse, il est important de souligner les défis croissants en matière de santé mentale auxquels font face les jeunes du Canada, surtout alors que nous entamons la période post-pandémique. Il est essentiel d’aborder ces questions afin de comprendre comment agir en terrain plutôt inconnu, où la pandémie a eu de graves conséquences sur notre santé mentale et physique.
Selon Statistique Canada, les plus grands reculs en matière de santé mentale depuis le début de la pandémie ont été observés chez les jeunes. Ceux qui connaissaient déjà des problèmes de santé mentale avant la COVID-19 ont été encore plus touchés par la crise sanitaire. Un rapport de Statistique Canada montre que les jeunes sont moins susceptibles que les autres groupes d’âge de déclarer être en bonne santé mentale, et que c’est chez ce groupe d’âge que les plus fortes baisses ont été observées en matière d’autoévaluation de la santé mentale depuis la pandémie. En effet, seuls 42 % des jeunes ont déclaré être en excellente ou en très bonne santé mentale[1]. On estime que la maladie mentale touche environ 1,2 million de nos enfants et adolescents. Pourtant, moins de 20 % d’entre eux reçoivent un traitement approprié[2]. Il existe plusieurs risques à court et à long terme associés aux problèmes de santé mentale chez les jeunes. On peut penser aux risques liés à la santé ou au comportement, notamment au risque accru de consommation de drogues, de violence et d’autres habitudes prises à l’adolescence qui nuisent au développement des jeunes jusqu’à l’âge adulte. Par conséquent, de plus en plus de données probantes à l’échelle internationale démontrent que les initiatives de promotion, de prévention et d’intervention précoce ont de bons résultats[3].
En outre, les troubles de santé mentale (particulièrement la dépression) sont fortement associés au risque, à l’apparition, à la gestion et à la progression de maladies chroniques et de graves problèmes de santé[4]. Sans intervention, les conséquences peuvent être dévastatrices. Dans un rapport récent, le suicide a été enregistré comme la deuxième cause de décès chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans[5]. Les jeunes Autochtones sont encore plus vulnérables, le taux de suicide chez ceux-ci étant environ 5 à 6 fois plus élevé que chez les jeunes non autochtones[6]. Il faut donc lancer un appel à l’action pour mieux protéger nos jeunes et réduire le nombre de suicides dans tout le pays. Cela nécessitera une sensibilisation accrue, une pression pour une réforme gouvernementale et une amélioration des programmes de santé mentale existants pour les jeunes du Canada.
Selon le Canadian Journal of Psychiatry, la seule solution pour y arriver est la « création d’un système véritablement transformé de soins de santé mentale pour les jeunes, intégré au système actuel plus vaste ». Il pourrait s’agir notamment de services essentiels spécialement conçus pour les jeunes afin de répondre aux « besoins multiples en matière de santé (physique, sexuelle et mentale), de consommation de substances et de troubles mentaux émergents »[7].
Recommandations
La phrase « les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain » est souvent citée par le gouvernement, mais rarement prise en compte dans les politiques. Le Conseil national de la jeunesse recommande donc une augmentation des investissements dans le soutien à la santé mentale des jeunes. Voici ce qui pourrait être fait :
- Augmenter le financement des programmes communautaires afin de rendre les thérapies et les autres programmes de santé mentale plus accessibles aux jeunes, en veillant à ce que ces programmes puissent répondre à la demande et soient abordables.
- Tous les paliers de gouvernement doivent reconnaître l’importance de déstigmatiser la santé mentale afin que les jeunes des Clubs BGC et de tout le pays puissent recevoir l’aide dont ils ont besoin.
- Améliorer l’accès à la formation aux premiers soins en santé mentale pour les travailleurs de première ligne afin qu’ils puissent offrir aux jeunes un meilleur soutien en santé mentale dans le cadre des programmes existants. En formant le personnel de différentes organisations comme les Clubs BGC, nous pouvons créer un environnement dans lequel les travailleurs sont mieux outillés pour parler de santé mentale aux jeunes et les orienter vers des services, brisant ainsi le cycle de la stigmatisation de la santé mentale.
- Reconnaître qu’il n’existe pas qu’une seule bonne approche du soutien en matière de santé mentale. En effet, les troubles de santé mentale touchent différents groupes démographiques vulnérables, notamment les jeunes marginalisés et racisés, et ce, de manière différente. Par conséquent, les services doivent être conçus pour répondre aux besoins uniques des jeunes souffrant de détresse psychologique « tout en tenant compte de leurs réalités culturelles, historiques et géographiques ».
Sans le soutien du gouvernement à l’égard de cette crise de la santé mentale, les jeunes de tout le pays continueront à faire face à de nombreuses difficultés. En soutenant la lutte pour la réforme de la santé mentale, nous pouvons commencer à assurer un avenir meilleur aux jeunes, ce qui entraînera des améliorations relatives à la scolarité, à l’emploi, au bien-être familial et à la qualité de vie globale pour les jeunes de tout le Canada.
Sincèrement,
Conseil national des jeunes du BGC
[1] Statistique Canada : https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/45-28-0001/2020001/article/00003-fra.htm
[2] Commission de la santé mentale du Canada : https://commissionsantementale.ca/ce-que-nous-faisons/enfants-et-jeunes/
[3] Roberts et Grimes (2011). Rendement du capital investi : Promotion de la santé mentale et prévention de la maladie mentale. Un rapport du Réseau canadien de politiques / Institut canadien d’information sur la santé. Ottawa : ICIS. Commission de la santé mentale du Canada (2014). Pourquoi investir en santé mentale contribue à la prospérité économique du Canada et à la pérennité de notre système de soins de santé Adresse URL : http://www.mentalhealthcommission.ca
[4] Office of Disease Prevention and Health Promotion : https://www.healthypeople.gov/2020/leading-health-indicators/2020-lhi-topics/Mental-Health#:~:text=Evidence%20has%20shown%20that%20mental,%2C2%2C%203%20and%20cancer.
[5] Statistique Canada (2018). Décès et taux de mortalité par groupe d’âge, selon certains groupes de causes, Canada, 2016. Tableau : 13-10-0392-01
[6] Santé Canada (2015). Santé mentale et mieux-être des Premières Nations et des Inuits. Adresse URL : https://www.sac-isc.gc.ca/fra/1576089278958/1576089333975.
[7] Youth Mental Health Should be a Top Priority for Health Care in Canada : https://journals.sagepub.com/doi/10.1177/0706743718758968