Dernièrement, je me suis rendu aux Boys and Girls Clubs of Winnipeg (BGCW) pour la publication des résultats très attendus d’une étude portant sur l’impact des BGCW sur les enfants et les adolescents de leur communauté. C’est une excellente nouvelle et c’est quelque chose que nous attendions depuis longtemps puisque les résultats de l’étude traduisent une réalité commune à tous nos Repaires jeunesse.
Pour cette recherche, menée par le Manitoba Centre for Health Policy (MCHP) à l’Université du Manitoba, les chercheurs ont examiné des données recueillies sur une période de 12 ans et ont observé 8 990 enfants et adolescents qui ont participé à des programmes des BGCW. Ils ont par la suite comparé les résultats à ceux de 69 980 enfants et adolescents ayant un profil similaire, c’est-à-dire qui demeuraient dans les mêmes zones de code postal, qui avaient vécu des expériences de vie semblables et qui présentaient des caractéristiques démographiques similaires; mais qui ne fréquentaient pas les BGCW.
Il a été possible de mener cette étude puisqu’au Manitoba, le numéro de santé d’un individu le lie (de manière anonyme) aux données que d’autres instances gouvernementales ont sur lui. De cette façon, il est possible de voir les interactions qu’un individu a eues avec le système éducatif, le système de santé et de services sociaux, le système de justice, etc.
La première chose à noter, c’est la clientèle du RJ. Les données montrent que ces enfants ont tendance à vivre plus d’expériences de vie difficiles que le reste de la population, et de beaucoup.
- Dans environ 44% des cas, la mère n’était qu’une adolescente lorsqu’elle a eu son premier enfant, comparativement à 6% dans tout le Manitoba
- Dans près de 49% des cas, la mère a déjà consulté un médecin pour un trouble de l’humeur ou d’anxiété, comparativement à 20% au Manitoba
- Environ 49% venaient d’une famille qui avaient reçu des services de la part des Services à l’enfant et à la famille, contre 9% dans la province
- 20% étaient issus de familles dont un enfant avait déjà été pris en charge par les Services à l’enfant et à la famille, contre 4% au Manitoba
- 55% étaient issus de familles dont le revenu familial se situait dans le quintile le plus faible au niveau provincial
Il ne fait aucun doute que ce sont des enfants qui ont besoin des Repaires jeunesse.
Maintenant, regardons ce qu’il s’est passé pour les enfants qui ont fréquenté le Repaire jeunesse. Les chercheurs ont constaté que c’est à partir d’autour de 150 visites, ou un peu moins qu’une année scolaire de présence quasi quotidienne au Repaire jeunesse, que les retombées sont optimales. Bien sûr, ont commence à noter des résultats positifs après seulement quelques visites, mais à partir de 150, ont commence à voir des bienfaits qui ont un impact significatif dans la vie des jeunes.
Éducation: La participation aux programmes du Repaire jeunesse était liée à l’obtention de bons résultats en mathématiques en troisième année, et à un engagement actif dans l’apprentissage en septième année (équivalent de la première secondaire). Essentiellement, la performance scolaire des jeunes qui fréquentaient le RJ se situait dans la moyenne prévue pour leur niveau. Compte tenu des défis et des obstacles que ces jeunes sont susceptibles d’avoir vécus, une performance académique dans la moyenne est un résultat positif majeur.
Les résultats de l’étude l’ont démontré: « L’obtention de bons résultats en mathématiques en troisième année et l’engagement actif des étudiants dans leurs apprentissages sont grandement liés à leur présence au Repaire jeunesse. » Ce qui est encore plus fantastique, c’est qu’après seulement 20 visites au Repaire, ont note déjà des retombées positives.
Santé: Plus un jeune a fréquenté le Repaire jeunesse, moins il est à risque de contracter une infection transmise sexuellement ou de vivre une grossesse à l’adolescence. En effet, à chaque « tranche » de 10 visites au Repaire, le risque de grossesse à l’adolescence diminuait de 1,3%.
Justice: Plus un jeune a fréquenté le Repaire jeunesse, moins il est à risque d’avoir des démêlés avec la justice. Pour être plus précis, pour chaque « tranche » de 10 visites au Repaire, le risque diminuait de 1%.
L’étude souligne en effet que les jeunes qui fréquentent le Repaire jeunesse sont plus susceptibles d’avoir des démêlés avec la justice que la population générale, mais cela est dû au fait que le Repaire est une ressource pour les jeunes en difficulté et qui font face à de nombreux défis. L’étude permet de conclure que la présence au Repaire jeunesse représente un facteur de protection et que plus un jeune participe aux programmes offerts par le RJ, moins il est à risque d’avoir des démêlés judiciaires.
Ces données sont importantes. Elles soulignent ce que nous savons déjà au sujet de l’impact qualitatif: le travail quotidien de nos Repaires jeunesse change des vies. Lorsque j’ai pris la parole à Winnipeg, j’ai souligné à quel point on dépend des histoires qui démontrent concrètement de quelles façons les Repaires jeunesse ont un impact sur les jeunes. Et ce sera toujours comme ça. Mais grâce aux efforts des Boys and Girls Clubs of Winnipeg et des chercheurs qui ont mené cette étude, nous avons également la preuve, des données concrètes qui appuient ce que nous avançons.
Mille mercis à Ron Brown et à toute l’équipe des Boys and Girls Clubs of Winnipeg d’avoir donné le coup d’envoi à cette étude, à Centraide Winnipeg, la Winnipeg Foundation et la Fondation RJC d’avoir financé la recherche, et à tous les chercheurs du MCHP pour leur travail acharné au cours des deux dernières années.
Vous pouvez consulter les résultats ici (en anglais):