Par Owen Charters
Au cours de la dernière année, j’ai eu l’honneur de participer à la cérémonie d’ouverture de l’assemblée générale annuelle de l’Association nationale des centres d’amitié, qui s’est tenue à Ottawa, et d’y faire un discours. Quelle merveilleuse expérience! Nous avons eu droit à toutes sortes de divertissements; des percussionnistes aux chanteurs de gorge, en passant par un violoniste. Parmi les conférenciers, nous retrouvions le surintendant principal des relations avec les Autochtones de la GRC, le maire d’Ottawa et le PDG de YMCA.
Pour l’année 2019, nous sommes conscients que nous aurons beaucoup de travail à faire pour promouvoir la réconciliation et soutenir les communautés autochtones.
Voici le discours que j’ai prononcé:
Au nom des Repaires jeunesse de partout au pays, je tiens à vous remercier de m’accueillir parmi vous ce soir. Avant de commencer, j’aimerais souligner que nous nous tenons sur des terres algonquines non cédées. Et que notre bureau national, situé à Toronto, se trouve sur le territoire visé par le Traité 13, territoire traditionnel de plusieurs nations, notamment les Mississaugas de Credit, les peuples Anishnabeg, Chippewa, Haudenosaunee et Wendat, et est maintenant habité par plusieurs peuples des Premières Nations, Inuit et Métis.
Les Repaires jeunesse servent 200 000 enfants et adolescents dans 700 communautés à travers le pays. Et je suis fier de dire que plusieurs de nos Repaires jeunesse ont tissé des liens solides avec leurs centres d’amitié locaux. En discutant avec des collègues de l’ANCA, j’ai compris à quel point le travail que nos deux organisations accomplissent dans plusieurs communautés est similaire, et qu’il est parfois fait conjointement.
Nous espérons tisser davantage de liens de ce genre dans le futur et contribuer à créer des liens encore plus solides entre les jeunes autochtones et non autochtones. Parce que, comme vous, les Repaires jeunesse se consacrent aux sept générations à venir. Et comme vous, chaque Repaire jeunesse au pays est unique, différent, et offre une programmation sur mesure qui répond aux besoins de sa communauté.
Nous travaillons avec nos jeunes dans le but de les aider à devenir les leaders de demain. Et les leaders de demain auront la tâche de comprendre l’histoire de notre pays et de faire en sorte que nous ne répétions pas nos erreurs.
La réconciliation est quelque chose dont nous avons tous besoin. Nous souhaitons que nos Repaires jeunesse, tout comme les jeunes que nous servons, saisissent l’importance de la réconciliation et travaillent dans ce sens. Parce que pour les sept générations à venir, la réconciliation sera la responsabilité des Canadiens non autochtones.
Quand je lis le document 94 appels à l’action, publié par la Commission de vérité et réconciliation, je vois le travail des Repaires jeunesse. Je vois un besoin en matière d’éducation et de programmes d’aide à l’emploi. Je vois un besoin de programmes d’éducation à la petite enfance et de meilleures alternatives pour les jeunes contrevenants. Ça me brise le coeur lorsque j’entends que près de la moitié des jeunes incarcérés au Canada sont des Autochtones.
Le 66e appel à l’action concerne la programmation jeunesse et les organisations communautaires pour les jeunes. Le 89e appelle à des politiques qui font la promotion de l’activité physique comme étant un élément fondamental de la santé et du bien-être. Aux Repaires jeunesse, nous allons élever notre voix pour appuyer ces appels à l’action parce que nous constatons quotidiennement les bienfaits de ces programmes sur les enfants et les ados.
Quand je voyage pour visiter des Repaires jeunesse et constater tout le travail qu’ils font—en matière de santé mentale dans le grand nord, en offrant de l’hébergement aux jeunes sans abris à Calgary et des programmes de sensibilisation dans le nord de Winnipeg—j’ai constaté tout le progrès que nous faisons, mais aussi l’importance d’en faire davantage dans un esprit de réconciliation.
On sait aussi à quel point il est important pour les enfants et les ados qu’ils se sentent, ainsi que leur culture, représentés dans les programmes conçus pour eux. Nous servons une grande population de nouveaux arrivants, des jeunes Autochtones qui viennent de la ville, d’autres de la campagne, des jeunes LGBTQ2S, et bien d’autres jeunes appartenant à des groupes traditionnellement marginalisés.
Aux Repaires jeunesse, l’une de nos valeurs fondamentales est le sentiment d’appartenance. Nous mettons l’accent sur l’inclusion. Nous voulons que les jeunes se sentent chez eux quand ils franchissent nos portes. Mais nous sommes également d’avis que nos Repaires jeunesse ne pourront jamais remplacer les centres d’amitiés aux yeux des jeunes Autochtones.
Nous applaudissons le travail que vous faites pour offrir aux enfants, aux adolescents et aux familles autochtones un lieu qui, pour beaucoup, se trouve à être le seul endroit où ils se sentent à la maison. Je vous remercie pour tout le travail que vous accomplissez et pour les lieux sécurisants que vous offrez.
Et je vous remercie d’être ouverts à l’idée de travailler avec les Repaires jeunesse afin que nous puissions améliorer nos efforts de réconciliation.
Chi-Miigwetch.