Un message d’Owen Charters, président-directeur général, Repaires jeunesse du Canada.
À vous tous qui faites partie de la grande famille des Repaires jeunesse,
On traverse une période particulière. La dernière fois que de telles mesures sociales ont été prises à l’échelle mondiale, c’était lors de la Deuxième Guerre mondiale. La menace que la maladie à coronavirus COVID-19 représente pour nous n’est pas la même que cette guerre, mais pour plusieurs, c’est une question de vie ou de mort. Et nous devons l’affronter tous ensemble.
Même si elles sont tout à fait nécessaires et appropriées, les mesures de distanciation sociale mises en place pour lutter contre cette menace ont des répercussions importantes partout au pays. Beaucoup d’employés des Repaires jeunesse se retrouvent sans emploi et dépendent maintenant des programmes d’assurance-emploi des gouvernements. Des parents se retrouvent sans service de garde pour leurs enfants, même s’ils doivent continuer de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, ou parce qu’ils occupent un emploi dans les services essentiels. Les enfants se retrouvent en situation de vulnérabilité et, malheureusement, la plupart de nos Repaires jeunesse ont suspendu leurs activités et ne sont plus en mesure de les accueillir.
Ne pas pouvoir faire notre travail, ça va à l’encontre de qui nous sommes. Si vous travaillez dans un Repaire jeunesse, vous travaillez pour aider les autres. Servir votre communauté – les enfants, les adolescents et les familles que vous voyez tous les jours, tout comme la communauté en général pour qui les services que vous offrez sont essentiels – ça fait partie de votre ADN, tant sur le plan professionnel que personnel.
Avec les mesures de distanciation sociale qui sont mises en place ces jours-ci, c’est un peu comme si on vous enlevait votre raison d’être. Certains d’entre vous offrez peut-être encore certains services essentiels, mais ça n’a rien à voir avec la routine quotidienne et mouvementée à laquelle vous êtes habitués.
Les inquiétudes face aux risques d’une exposition au coronavirus, ajoutés aux préoccupations que nous avons tous par rapport à nos Repaires jeunesse et à notre avenir, ça cause beaucoup d’anxiété. Nos finances, nos emplois, le soutien pour les familles que nous servons – on ne sait pas ce que l’avenir nous réserve ni combien de temps nous pourrons supporter cette fermeture.
Je suis inquiet – je me dois d’être honnête et d’admettre que je partage moi aussi cette anxiété avec vous. Je suis inquiet pour l’avenir de nos RJ. Nous devons être en mesure de répondre aux besoins des communautés. Nous devons être au rendez-vous lorsque l’économie se remettra en marche après cette période d’isolement. Nous savons que les enfants et les adolescents qui fréquentent nos Repaires jeunesse ont besoin de nous, et qu’ils auront encore plus besoin de nous une fois que tout ça sera terminé. En fait, je crois qu’encore plus de familles auront besoin de notre soutien suite à cette crise et ses conséquences économiques.
Ainsi, nous demandons à tous les paliers de gouvernement de soutenir nos Repaires jeunesse; soutien qui va bien au-delà de l’assurance-emploi. Nous avons besoin d’aide pour remettre les RJ en marche en temps et lieu. Nous devons fournir des denrées alimentaires et des services essentiels aux familles de notre communauté et ce, dès maintenant. Les mesures de soutien économique annoncées par les gouvernements ne sont pas suffisantes. Nous demandons plus de soutien direct pour le travail que nous faisons. C’est crucial pendant une période comme celle que nous traversons.
Nous demandons également à nos partenaires corporatifs et communautaires de contribuer à notre fonds d’aide d’urgence pour aider les Repaires jeunesse. Certains d’entre eux nous ont déjà fait part de leur désir de contribuer significativement, et c’est Coca-Cola qui a ouvert la marche. Nous travaillons aussi rapidement que possible pour établir un processus pour vous distribuer ces fonds de la manière la plus juste et équitable.
Nous collaborons avec d’autres organismes jeunesse dont YMCA et Jeunesse, j’écoute. Nous aurons un mot-clé spécial que nous partagerons avec les enfants et les adolescents qui téléphoneront à Jeunesse, j’écoute pour qu’ils puissent recevoir le support moral dont ils ont besoin. Je me suis entretenu avec les PDG des deux organisations pour partager et coordonner nos demandes au gouvernement et pour mettre l’accent sur l’importance du travail que nous faisons en cette période difficile.
Je sais que vous avez besoin de soutien; vous avez besoin de conseils juridiques, de support moral. Vous avez besoin de moyens financiers. Vous avez besoin de savoir ce que l’avenir vous réserve. Soyez assurés que nous faisons tout ce que nous pouvons pour vous aider.
Je suis immensément fier de la réponse de mes collègues de l’équipe nationale face à cette crise. Ils se démènent sans relâche, souvent avec de jeunes enfants à la maison, pour faire tout ce qui doit être fait Notre conseil d’administration est aussi là pour vous appuyer.
Je suis impressionné par toute la résilience dont vous tous faites preuve durant cette crise. Vous êtes des piliers dans vos communautés et vous faites un travail incroyable et difficile.
J’ai entendu toutes sortes d’histoires de nos Repaires jeunesse qui redoublent de créativité pour aider leur communauté; mise sur pied de services d’aide alimentaire mobiles ou en service à l’auto, des lignes téléphoniques d’urgence pour les jeunes qui vivent de l’anxiété, des rassemblements virtuels pour les jeunes membres, pour ne nommer que ceux-là.
Merci! Vous incarnez notre mission et nos valeurs. Le sentiment d’appartenance, le respect, l’encouragement et le soutien, la collaboration, et l’expression sont indispensables à un moment comme celui-ci. Ce ne sont pas seulement des valeurs que nous inculquons aux enfants; ce sont des valeurs qui nous rassemblent en temps de crise.
Ensemble, nous faisons ce qui est nécessaire. Et nous continuerons de remplir notre mission et d’offrir le meilleur soutien possible aux enfants, aux adolescents et aux familles que nous servons.
Merci.