Le Conseil national des jeunes de BGC Canada (CNJ) se fait le porte-parole des préoccupations de milliers de jeunes partout au pays. Le CNJ vise à faire entendre la voix de ces jeunes afin que leur avis soit pris en compte dans toutes les initiatives et activités nationales. Les membres du CNJ agissent comme ambassadeurs et modèles pour les autres enfants et ados de l’organisation. Notre objectif est d’avoir une influence positive sur la prise de décision concernant différents sujets qui touchent les jeunes afin de créer un environnement meilleur et plus sûr pour l’ensemble des jeunes au Canada. En effet, c’est sur leurs épaules que repose l’avenir du Canada; pourtant, leurs préoccupations et leurs problèmes sont souvent relégués à l’arrière-plan.
Les dernières années ont été difficiles pour les enfants. Selon Statistique Canada, c’est chez les jeunes que la santé mentale a connu le recul le plus important depuis le début de la pandémie. En effet, seulement 42 % des jeunes déclarent désormais être en excellente ou en très bonne santé mentale. Et même si on estime que la maladie mentale touche environ 1,2 million des enfants et ados au Canada, moins de 20 % d’entre eux reçoivent un traitement approprié. Il existe plusieurs risques à court et à long terme associés aux problèmes de santé mentale chez les jeunes. De plus en plus de données probantes à l’échelle internationale démontrent que les initiatives de promotion, de prévention et d’intervention précoce ont des effets positifs.
En tant que Conseil national des jeunes de BGC Canada, nous estimons que les problèmes de santé mentale ont été l’un des principaux enjeux auxquels les jeunes ont fait face pendant la pandémie. De 15 à 21 ans, les jeunes vivent des années décisives qui peuvent avoir une influence majeure sur leur qualité de vie actuelle et future. Au plus fort de la pandémie, les jeunes ne pouvaient pas sortir de chez eux pour rencontrer de nouvelles personnes et vivre de nouvelles expériences. Lors des périodes de confinement, les jeunes n’avaient pas accès à des activités avant et après l’école ni pendant la récréation, et n’avaient pas non plus l’occasion d’interagir en personne avec leurs amis. Le fait de devoir mettre leur vie en suspens a eu des conséquences sur leur santé mentale et continue d’en avoir.
Étant donné que la santé mentale est si souvent négligée, nous devons plaider en faveur de services de soutien en santé mentale qui permettront de favoriser la réussite des jeunes.
Par ailleurs, étant donné que de plus en plus d’enfants et d’ados éprouvent des troubles de santé mentale, les membres du personnel de première ligne doivent leur offrir un soutien différent de celui d’avant la pandémie. Cela provoque du stress supplémentaire et des traumatismes indirects chez ces travailleurs de première ligne, qui finissent souvent par vivre de l’épuisement professionnel. Du côté des Clubs, la demande de service continue de croître sans que le financement augmente au même rythme.
Pour résoudre ce problème, BGC Canada et le Conseil national des jeunes ont :
- élaboré, en collaboration avec d’autres organismes de bienfaisance nationaux, un exposé de politique sur la santé mentale des travailleurs de première ligne;
- participé à des études de comités de la Chambre des communes sur la santé mentale des enfants et celle des jeunes femmes et des filles afin de présenter des recommandations à cet égard;
- organisé une « Journée sur la Colline » pour permettre aux jeunes et aux leaders des Clubs de s’adresser directement aux députés;
- donné l’occasion à un membre du CNJ de prendre la parole lors d’une table ronde organisée par l’ANEJ ainsi que lors de sa conférence annuelle sur la santé mentale des jeunes et des travailleurs de première ligne;
- organisé notre Forum national des jeunes, qui aura lieu ce printemps et sera axé sur les manières d’outiller les jeunes et d’accroître leur sentiment d’efficacité personnelle.
En plus de nous employer à enclencher une réforme des services de santé mentale, nous devons en faire encore plus pour les enfants et les travailleurs de première ligne qui s’occupent d’eux.
Le Conseil national des jeunes de BGC Canada appuie les recommandations du secteur de l’enfance et de l’adolescence incitant le gouvernement fédéral à créer un Transfert canadien permanent en matière de santé mentale et de santé liée à la consommation de substances, qui réserverait 50 % de son financement aux services communautaires afin d’assurer l’accès à des soins aux personnes qui en ont besoin.
Dans le cadre de ce transfert, nous recommandons :
- d’accroître l’investissement dans les programmes communautaires de santé mentale fondés sur des données probantes et adaptés à la culture, notamment des programmes de prévention et d’intervention précoce
- d’investir dans des services de soutien en santé mentale fondés sur des données probantes pour les travailleurs communautaires de première ligne, notamment pour :
- élargir l’accès immédiat à des services de soutien en matière de santé mentale et de consommation de substances aux membres du personnel qui vivent actuellement des difficultés;
- financer des recherches sur les pratiques exemplaires en matière de supervision clinique et de suivi des incidents;
- renforcer les capacités organisationnelles afin de mettre en place des lieux de travail sains et sécuritaires sur le plan psychologique, y compris en prévoyant du financement pour que le personnel de première ligne travaillant avec des jeunes ait accès à des formations en premiers soins pour la santé mentale.
Sans le soutien du gouvernement à l’égard de cette crise de la santé mentale, les jeunes et les travailleurs de première ligne de tout le pays continueront à faire face à de nombreuses difficultés. En plaidant en faveur d’une réforme des services de santé mentale, nous pouvons faire en sorte de rendre l’avenir plus prometteur pour l’ensemble des jeunes au Canada et de favoriser leur réussite en permettant l’amélioration de leur parcours scolaire, de leurs perspectives d’emploi et de leur bien-être global. Mettons les chances de leur côté.