Recommandations pour le budget de 2024
- Recommandation 1 – Élargir l’accès aux clubs BGC du Canada partout au pays.
- Investir 2 millions de dollars pour financer les consultations des collectivités, des clubs et des intervenants, la modélisation démographique communautaire ainsi que le choix et la préparation du site d’expansion.
- Investir 20 millions de dollars en financement de projet à court terme pour permettre au BGC de fournir ou de louer l’espace, l’équipement et le personnel nécessaires pour créer de nouveaux clubs autonomes et des espaces avant et après l’école.
- Recommandation 2 – Investir dans un secteur des services communautaires prospère.
- Élaborer conjointement une stratégie de main-d’œuvre pour le secteur des services communautaires, en soutenant les initiatives de recrutement, de maintien en poste et de formation du personnel.
- Investir 100 millions de dollars sur deux ans dans le programme « Caring for Carers », une proposition de programme visant à fournir des mesures de soutien fondées sur des données probantes en matière de santé mentale et de consommation de substances au personnel de première ligne, et des mesures de soutien organisationnelles pour créer des milieux de travail psychologiquement sains.
- Investir 400 millions de dollars dans un deuxième cycle adapté du Fonds de relance des services communautaires, afin de répondre à la demande extrême non satisfaite des organismes sans but lucratif dans le premier cycle
- Recommandation 3 – Maintenir et élargir la main-d’œuvre du secteur de la garde d’enfants.
- Offrir une rémunération et des avantages sociaux à tout le personnel chargé de la garde d’enfants conformément au minimum vital;
- Créer des subventions de déplacement pour le personnel travaillant dans les communautés rurales et éloignées;
- Élargir l’accès aux programmes fédéraux existants, y compris le Programme de solutions pour la main-d’œuvre sectorielle (PSMS) et le Programme de stages pratiques pour étudiants (PSPE) pour les exploitants de garderies sans but lucratif; et
- Accorder la priorité aux volets d’immigration pour les personnes disposant des titres de compétences pertinents en matière de garde d’enfants, ainsi que fournir des dispenses de frais et du financement aux employeurs sans but lucratif souhaitant parrainer le personnel.
Introduction
À titre de plus important organisme canadien au service des enfants et des adolescents, Boys & Girls Clubs Canada (BGC Canada, anciennement Repaires jeunesse du Canada) offre des programmes et des services essentiels à plus de 150 000 enfants, jeunes et familles partout au Canada. Depuis plus de 120 ans, nos clubs sont disponibles pour accueillir les enfants, les jeunes et les familles vulnérables. Grâce à nos programmes qui changent des vies, à nos services communautaires et à nos relations avec des pairs et des adultes bienveillants, BGC Canada aide les enfants et les adolescents à acquérir les compétences dont ils ont besoin pour réussir.
À BGC, nous savons que tout peut changer si on s’en donne la possibilité. Les enfants et les jeunes qui fréquentent les Clubs BCG ont moins d’interactions avec le système de justice, ont une meilleure santé mentale et physique et ont moins de difficulté dans leur cursus universitaire, selon la recherche jugée par les pairs1. Quatre-vingt-dix pour cent des jeunes déclarent que, grâce au Club, ils sont plus actifs physiquement, plus confiants et disposent de plus de gens avec qui ils aiment passer du temps. Ces avantages génèrent plus de neuf dollars pour chaque dollar investi dans un club, tout en permettant aux parents de rester sur le marché du travail2.
Au cours des dernières années, les besoins des jeunes ont considérablement changé, et les clubs ont grandi avec eux. Plutôt que de se contenter d’une collation rapide après l’école, les clubs proposent aujourd’hui près de six millions de repas par an – trop souvent, il s’agit du seul repas de la journée. En plus des programmes de loisirs et de sports, nous offrons des services de soutien en santé mentale et un accès de plus en plus direct aux thérapeutes. Et si les clubs ont été fondés pour offrir un espace sûr aux jeunes en dehors des heures d’école, ils se transforment aujourd’hui en refuges et en logements supervisés pour des familles entières.
Nos recommandations pour le budget de 2024 visent à faire en sorte que les jeunes disposent de l’appui dont ils ont besoin pour s’épanouir face aux crises émergentes. En étendant la présence des clubs à travers le pays et en investissant dans notre personnel de première ligne, le gouvernement fédéral peut aider les jeunes à survivre et à prospérer en cette période d’incertitude croissante.
Recommandations
Élargir l’accès aux clubs BGC du Canada partout au pays
BGC Canada a salué les investissements historiques réalisés par les gouvernements fédéral et provinciaux pour établir un système national de garderies à 10 $ par jour. Nous avons également salué les investissements réalisés dans le budget de 2022 pour élargir l’infrastructure des services de garde d’enfants sans but lucratif. En tant que bénéficiaires de ce financement, nos clubs ont pu constater par eux-mêmes les répercussions que peut avoir un investissement précoce et soutenu dans les enfants et les jeunes.
Les clubs offrent des services de garde de haute qualité aux nourrissons, aux tout-petits et aux enfants d’âge préscolaire, mais les besoins des familles ne s’arrêtent pas lorsqu’un enfant entre à la maternelle. Un récent sondage mené par Abacus Data pour BGC Canada a révélé qu’au moins un tiers des familles canadiennes ont besoin de soins avant et après l’école, mais n’y ont pas accès. Les familles sans option de garde sont susceptibles d’être à la fois jeunes et à faible revenu, tandis que tous les parents étaient presque unanimes à recommander que tous les enfants aient accès aux services de garde après l’école3. À mesure que les enfants grandissent et quittent le système de places en garderie de 10 $ par jour, les parents auront encore du mal à trouver des options de garde abordables.
Les clubs BGC soutiennent déjà les personnes les plus à risque – les enfants autochtones et racialisés, les nouveaux arrivants, les enfants handicapés et les familles à faible revenu. À plus de 600 endroits, notre personnel formé aide les jeunes à acquérir la confiance et le sentiment d’appartenance dont ils ont besoin pour surmonter les obstacles, tout en reflétant la diversité de leurs collectivités locales. Nos espaces et nos programmes avant et après l’école sont offerts à faible coût ou gratuitement, et l’incapacité de payer n’a jamais empêché un enfant d’être admis dans un club. Les clubs ouvrent également leurs portes aux jeunes plus âgés, offrant aux adolescents des espaces sûrs loin de chez eux, ainsi que des services d’éducation
postsecondaire et de soutien à l’emploi.
L’an dernier, les clubs BGC ont fourni près de 6 millions de repas et de collations. Sans accès régulier à la nourriture, tout dans la vie d’un enfant est touché, c’est-à-dire sa capacité de penser et d’apprendre et son bien-être mental et physique. Avec l’augmentation du coût de la vie, de plus en plus de familles ont du mal à subvenir à leurs besoins alimentaires de base. L’insécurité alimentaire est encore plus importante dans certaines collectivités, car les clubs desservent souvent des collectivités touchées de façon disproportionnée par la pauvreté. Les enfants souffrant d’une insécurité alimentaire chronique dépendront davantage du système de santé pour faire face aux problèmes de santé mentale et de toxicomanie.
Nous savons qu’il existe un énorme besoin non satisfait pour nos services. Le gouvernement fédéral s’était déjà engagé à créer 250 000 nouvelles places avant et après l’école. En guise de réponse à cette situation, BGC Canada avait identifié des collectivités ne disposant pas d’organisations dédiées aux activités périscolaires et à la jeunesse, en particulier les collectivités rurales et nordiques ainsi que les collectivités qui connaissent une croissance rapide en raison du développement économique et de l’immigration. Notre stratégie de croissance et d’expansion est inspirée de nos organisations partenaires à travers l’Amérique du Nord. Au cours des quatre dernières années, nous avons grandi pour mieux servir ces collectivités, y compris Calgary, Peterborough et la vallée de l’Okanagan, mais il reste encore beaucoup à faire.
Pour veiller à ce que toutes les familles et tous les jeunes reçoivent les soins et l’appui dont ils ont besoin, nous recommandons que le gouvernement fédéral finance la création de nouveaux clubs BGC et de nouveaux emplacements à l’échelle du pays.
- Un investissement de 2 millions de dollars financerait les consultations des collectivités, des clubs et des intervenants, la modélisation démographique communautaire ainsi que le choix et la préparation du site d’expansion.
- Un investissement supplémentaire de 20 millions de dollars à court terme, axé sur des projets, permettrait au BGC de louer l’espace ou de fournir l’équipement et le personnel nécessaires pour créer de nouveaux clubs autonomes et des espaces avant et après l’école. Le financement fournirait des coûts de démarrage sur quatre ans pour un maximum de cinq nouveaux clubs.
Nous nous félicitons également de l’occasion qui nous est donnée de participer aux consultations sur une politique alimentaire nationale dans les écoles et nous avons hâte de voir la mise en œuvre de mesures de soutien alimentaire pour les enfants pendant et après les heures d’école.
Investir dans un secteur des services communautaires prospère
Comme tous les autres employeurs du secteur des services communautaires et du secteur sans but lucratif, les clubs BGC sont aux prises avec des pénuries de main-d’œuvre. Le vieillissement de la main-d’œuvre au Canada et les nouvelles pressions exercées sur le personnel par la mise en œuvre des ententes nationales sur les services de garde d’enfants ont fait en sorte que de nombreux clubs ont éprouvé de la difficulté à trouver et à maintenir en poste le personnel qualifié. Les clubs signalent également un besoin accru de soutien en santé mentale de la part des enfants, des jeunes et des familles. En raison des charges de travail plus élevées, des pénuries de main-d’œuvre et de la faible rémunération par rapport à d’autres secteurs, les employés signalent des taux d’absentéisme plus élevés, des problèmes de santé mentale personnelle et un épuisement professionnel, ce qui, au bout du compte, conduit bon nombre d’entre eux à quitter le secteur. Des mesures doivent être prises pour recruter et maintenir en
poste le personnel qui créera de nouvelles places d’accueil pour les enfants.
De manière collective, les organismes de bienfaisance et les organismes sans but lucratif emploient plus de 2,5 millions de Canadiens, générant plus de 8 % du PIB du Canada4. Notre personnel est principalement composé de femmes, et souvent de nouveaux arrivants, et il s’occupe de la prestation de programmes et de services dont la population a désespérément besoin, y compris des mesures de soutien au logement, des services d’établissement des immigrants et des services de garde d’enfants. Un secteur des services communautaires prospère procurera des avantages économiques non seulement à notre personnel, mais aussi aux Canadiens aux besoins variés de tous les horizons.
Pour que le secteur des services communautaires puisse continuer d’offrir des programmes vitaux, BGC Canada, de concert avec Centraide United Way Canada, le YMCA, le YWCA, Grands Frères Grandes Sœurs du Canada, l’Association canadienne pour la santé mentale (ACSM) et d’autres organismes de bienfaisance nationaux proposent une approche à trois volets. Nous recommandons que le gouvernement :
- Élabore conjointement une stratégie de main-d’œuvre pour le secteur des services communautaires, en soutenant les initiatives de recrutement, de maintien en poste et de formation du personnel;
- Investisse 100 millions de dollars sur deux ans dans le programme « Caring for Carers », une proposition de programme visant à fournir des mesures de soutien fondées sur des données probantes en matière de santé mentale et de consommation de substances au personnel de première ligne, et des mesures de soutien organisationnelles pour créer des milieux de travail psychologiquement sains; et
- Investisse 400 millions de dollars dans un deuxième cycle adapté du Fonds de relance des services communautaires, afin de répondre à la demande extrême non satisfaite des organismes sans but lucratif au cours du premier cycle.
Maintenir et bonifier la main-d’œuvre du secteur de la garde d’enfants
Nous avons accueilli favorablement l’engagement des gouvernements fédéral et provinciaux à créer une stratégie nationale propre au secteur de la garde d’enfants. À travers le Canada, les clubs ont éprouvé de la difficulté à pourvoir les postes vacants, surtout dans les services de garde d’enfants. Bien que nous travaillions en étroite collaboration avec tous les gouvernements provinciaux pour améliorer les salaires et les conditions de travail, nous reconnaissons que le gouvernement fédéral a un rôle à jouer dans la résolution des pénuries de main-d’œuvre en matière de garde d’enfants et dans le respect de l’engagement d’élargir l’accès aux services de garde d’enfants abordables.
Par exemple, les clubs BGC en Colombie-Britannique affichent actuellement un taux de postes vacants de 59 % pour les postes d’éducateurs de la petite enfance nécessaires pour offrir des programmes à pleine capacité, laissant plus de 60 places de garderie approuvées vides, tandis que d’autres programmes sont contraints de fermer leurs portes. À l’autre bout du pays, BGC Charlottetown a été contraint de fermer son site à Montague, malgré l’augmentation du nombre d’inscriptions dans l’ensemble de la province, à cause de la pénurie de personnel. Des préoccupations semblables existent dans toutes les provinces, et particulièrement dans les collectivités rurales et nordiques.
Pour remédier à ces pénuries continues, nous recommandons que la stratégie nationale pour le secteur comprenne :
- Une augmentation de la rémunération et des avantages sociaux à tout le personnel chargé de la garde d’enfants conformément au minimum vital;
- Un élargissement de l’accès aux programmes fédéraux existants, y compris le Programme de solutions pour la main d’œuvre sectorielle (PSMS) et le Programme de stages pratiques pour étudiants (PSPE) pour les exploitants de garderies sans but
lucratif; - Des volets d’immigration prioritaires pour les personnes disposant des titres de compétences pertinents en matière de garde d’enfants, ainsi que des dispenses de frais et du financement aux employeurs sans but lucratif souhaitant parrainer des
employés; et - La création de subventions de déplacement pour le personnel travaillant dans les communautés rurales et éloignées.
BGC Canada fait également écho à l’appel lancé par l’Enquête nationale sur les enfants et les jeunes (ENEJ) en faveur d’un investissement dans la collecte de données propres au secteur de l’enfance et de la jeunesse. Contrairement à d’autres secteurs, le secteur de l’enfance et de la jeunesse ne dispose pas de données exhaustives à l’échelle nationale sur ses organisations, ses programmes et leur portée. Un investissement de 5 millions de dollars sur quatre ans permettrait de mettre sur pied une enquête nationale et une base de données sur les programmes pour l’enfance et la jeunesse, et permettrait de faire le point sur la capacité et les niveaux de dotation dans le secteur. Ces données seront essentielles pour cerner les lacunes et renforcer le secteur.
Conclusion
De la hausse du coût de la vie à l’instabilité géopolitique croissante, le Canada est confronté à des défis nouveaux et émergents. Le secteur des services communautaires, y compris des organismes tels que les clubs, joue un rôle crucial dans la prestation du soutien de première ligne dont les enfants, les jeunes et les familles ont besoin pour s’épanouir malgré ces situations de crise. Le gouvernement fédéral a l’occasion de travailler de concert avec les intervenants de première ligne et, grâce à nous, d’aider les enfants et les familles partout au pays.
Les investissements dans les services de garde avant et après l’école et dans la main-d’œuvre des services communautaires aideront à bâtir un Canada plus fort et plus résilient pour les générations à venir. Nous avons hâte de collaborer avec le gouvernement pour concrétiser cette vision.
- https://www.bgccan.com/wp-content/uploads/2020/02/MCHP-BGCW-Impact-Study-2020-Summary.pdf
- https://lbgc.org/wp-content/uploads/2017/02/Return-on-Investment-Study-Highlights.pdf
- Données Abacus pour BGC Canada, 2022
- https://www.imaginecanada.ca/en/About-the-sector#:%7E:text=Our%20sector%20is%20an%20economic,or%20agriculture%2C%20transportation%20and%20retail