Par Owen Charters, président-directeur général, BGC Canada
11 juillet 2023
Au Canada, nous chérissons nos différences et célébrons toutes nos particularités. Et d’un océan à l’autre, nous sommes différents. Mais la particularité qui nous distingue, c’est notre bilinguisme.
Chez BGC Canada, nous reconnaissons qu’il est essentiel d’honorer et d’encourager le bilinguisme afin d’assurer un accès équitable aux possibilités. Oui, BGC est un organisme bilingue. Mais qu’est-ce que cela signifie réellement? On croit souvent que ça va de soi de fonctionner dans les deux langues. Mais offrir des services bilingues, c’est difficile et ça exige beaucoup de travail.
J’ai vu des entreprises créer des publicités en anglais, les traduire et les doubler, puis les diffuser en français. Et se demander ensuite pourquoi elles n’avaient pas beaucoup de succès au Québec. Eh bien, quand on traite les consommateurs comme des cibles de second plan, ils nous renvoient l’ascenseur.
La traduction pure et simple n’est pas une forme très efficace de bilinguisme. C’est un strict minimum, et c’est parfois même insultant quand c’est mal fait.
Partons du strict minimum pour aller jusqu’à l’idéal dans la maîtrise des deux langues.
- Google Traduction : C’est un super service qui est toutefois réalisé par une machine… qui fait des erreurs. Beaucoup d’erreurs. Elle ne saisit pas les nuances, le contexte, ni la culture. Mais ça aide à comprendre ce qu’on essaie de lire dans une autre langue.
- Traduction professionnelle : C’est un mode de traduction généralement supérieur aux services d’une machine. Mais les gens qui traduisent ne connaissent pas toujours le jargon, le contexte ou la culture de votre organisme, ou ce que vous tentez de dire. Si vous décrivez un élément précis, comme un problème médical ou un programme particulier, il se peut que la personne qui traduit connaisse très peu (voire pas du tout) le domaine et choisisse des mots corrects, mais que ce ne soit pas la meilleure façon d’exprimer ce que vous vouliez dire. Un conseil : quand vous recevez une traduction, faites-la réviser par une personne dont c’est la langue maternelle et qui maîtrise le domaine ou le sujet.
- Cocréation : Avec des personnes qui connaissent le sujet et travaillent dans leur langue maternelle, il s’agit de créer deux communications parallèles en vue d’un même résultat. Certaines des meilleures campagnes de pub sont créées en double. À partir d’un court texte décrivant le message à transmettre, deux équipes de création travaillent chacune de leur côté – une en français et l’autre en anglais – à la création de pubs distinctes, mais similaires.
- Biculturalisme : Cela va au-delà du bilinguisme et c’est le but ultime. Marlene Deboisbriand, notre VP, stratégie et opérations, explique que la quintessence du travail dans les deux langues n’est pas vraiment d’être parfaitement bilingue; c’est plutôt d’être une personne « biculturelle ». La culture canadienne-française est distincte, et pas seulement dans la Constitution. Les arts, la musique, la télévision et la littérature du Canada français sont exportés partout dans le monde. Et pourtant, la plupart des personnes anglo-canadiennes ne connaissent même pas le nom des célébrités de renommée mondiale issues de cette culture unique. Travailler en français suppose de comprendre et d’intégrer les références culturelles, les idiomes et les nuances, pas seulement la langue.
J’ai déjà vu une campagne publicitaire élaborée pour une entreprise canadienne par son agence de publicité. La campagne en français était épouvantable et a soulevé un tollé dans la population canadienne-française. L’entreprise n’y comprenait rien : son agence de publicité avait pourtant confié le mandat à une personne francophone. Il s’est avéré que cette personne était bel et bien francophone… mais de France. Elle ne connaissait rien au Québec ni à la culture canadienne-française, alors les mots choisis ne convenaient pas du tout au contexte canadien.
Chez BGC Canada, il nous reste du chemin à faire pour être un organisme bilingue à 100 %. Nous offrons des services, des programmes et du matériel en français. Mais nous ne sommes pas encore un organisme vraiment bilingue, et encore moins un organisme biculturel. Cela dit, nous y travaillons : ces derniers mois, nous avons embauché de nouvelles personnes qui nous aideront à y arriver. Mais cela demandera du temps, des efforts… et des sous.
Le travail dans les deux langues n’est pas un parcours à sens unique. C’est faire une série d’aller-retour, c’est vivre dans deux langues et deux cultures, simultanément. Et ça, c’est résolument canadien!
Équité, diversité et inclusion
Le parcours de BGC Canada vers l’équité, la diversité et l’inclusion est enraciné dans nos valeurs fondamentales : sentiment d’appartenance, respect, encouragement et soutien, collaboration, expression. En savoir plus.