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By Owen Charters
In Canada, we value our differences and celebrate all of our unique aspects. And we are different, from coast to coast to coast. But a defining uniqueness is our bilingualism.
Boys and Girls Clubs of Canada is a bilingual organization, but what does this mean? We often take the fact that we operate in two languages for granted. But it’s not easy, and it takes a lot of work to provide bilingual services properly.
I’ve seen companies that have made the decision to create an English ad, then translate it, dub it, and run it in French. They wonder why they don’t get much traction in Quebec. Well, as a consumer, when you’re treated like an afterthought, you tend to return the favour.
Simple, pure translation of one language to the other isn’t high-functioning bilingualism. It’s basic, and can even be insulting if done improperly.
Let’s start at the bottom of the French-English capacity, and work our way up:
- Google Translate: A great service—but it’s a machine, and it makes errors. Lots of them. It can’t understand nuance, context, or culture. But it’s useful to help you understand something you’re attempting to read in another language.
- Professional translation: It’s a somewhat better model of translation than machine services. However, professionals don’t always know the lingo, the context, or the culture of your organization or what you’re trying to say. If you’re describing something specific, like a medical issue or a specific, unique program, the translator may have little to no background in that area and choose words that are adequate but perhaps not accurate. Word to the wise—if you have something translated, get a native speaker of the language who is also an expert in the field or topic to proofread.
- Co-creation: Working with someone who has an understanding of the topic and is native to the language, you work together to create two parallel communications with the same outcome. Some of the best ad campaigns are created twice—a marketing brief is created that describes what you’re trying to communicate, and then two separate creative teams—one French, one English—create separate but similar ads.
- Bi-culturalism: This is beyond bilingualism and is the ultimate end-goal. Marlene Deboisbriand, our VP of Programming & Member Services, talks about how the epitome of working in two languages isn’t actually being fluently bilingual; it’s being bi-cultural. French-Canadian culture is distinct, and not just in the constitution. French-Canadian art, music, television, literature, etc. is exported around the world, and is incredibly rich and diverse. And most Anglo-Canadians don’t know the famous global celebrities that come out of this unique culture. Working in French means understanding and integrating the cultural references, idioms, and nuances, not just the language.
I once saw a marketing campaign that was developed for a Canadian company by their ad agency. In French, it was terrible, and all of their French-Canadian constituents complained about it. The company was flummoxed—their ad agency had a native French speaker develop the French campaign. It turned out the native speaker was French—but from France. They had no understanding of Quebec or French-Canadian culture, so their word choices were inappropriate for a Canadian context.
At Boys and Girls Clubs of Canada, we actually have a long way to go to be a fully bilingual organization. We offer services, programs, and materials in French. But we are not a fluently bilingual organization, and we’re definitely not bi-cultural. But we are working on it! It takes time and effort (and money) to get there.
Working in two languages is not a one-way street. It’s about the back and forth and living in two languages, two cultures, simultaneously. And that is definitely, distinctly, Canadian.
Franglais : l’importance d’une culture organisationnelle bilingue
Par Owen Charters
Au Canada, nous chérissons nos différences et célébrons ce qui nous distingue les uns des autres. Et nous sommes différents, d’un océan à l’autre. Mais ce qui nous distingue, c’est notre bilinguisme.
Repaires jeunesse du Canada est un organisme bilingue, mais qu’est-ce que ça signifie? On croit souvent que ça va de soi de fonctionner dans les deux langues. Mais offrir des services bilingues de façon adéquate, c’est difficile et ça exige beaucoup de travail.
J’ai vu des entreprises créer des publicités en anglais, les traduire et les doubler, puis les diffuser en français. Et se demander ensuite pourquoi le Québec les boudait. Eh bien, quand on traite les consommateurs comme des cibles de second plan, ils nous renvoient l’ascenseur.
La traduction pure et simple n’est pas une forme très efficace de bilinguisme. C’est un strict minimum, et c’est parfois même insultant quand c’est mal fait.
Partons du strict minimum pour aller jusqu’à l’idéal dans la maîtrise des deux langues :
- Google Traduction : C’est un super service qui est toutefois réalisé par une machine… qui fait des erreurs. Beaucoup d’erreurs. Elle ne saisit pas les nuances, le contexte, ni la culture. Mais ça aide à comprendre ce qu’on essaie de lire dans une autre langue.
- Traduction professionnelle : C’est un mode de traduction quelque peu supérieur aux services d’une machine. Mais les professionnels ne connaissent pas toujours le jargon, le contexte ou la culture de votre organisme, ou ce que vous tentez de dire. Si vous décrivez un élément précis, enjeu interne ou programme, il se peut que le traducteur connaisse très peu – ou pas du tout – le domaine. Il va choisir des mots corrects, mais ce ne sera peut-être pas la meilleure façon d’exprimer ce que vous vouliez dire. Un conseil : quand vous recevez une traduction, faites-la réviser par une personne dont c’est la langue maternelle et qui maîtrise le domaine ou le sujet.
- Cocréation : Avec des personnes qui connaissent le sujet et travaillent dans leur langue maternelle, il s’agit de créer deux communications parallèles en vue d’un même résultat. Certaines des meilleures campagnes de pub sont créées en double. À partir d’un court texte décrivant le message à transmettre, deux équipes de création travaillent chacune de leur côté – une en français et l’autre en anglais – à la création de pubs distinctes, mais similaires.
- Biculturalisme : Cela va au-delà du bilinguisme et c’est le but ultime. Marlene, notre VP, services aux membres, explique que la quintessence du travail dans les deux langues n’est pas vraiment de les maîtriser parfaitement – c’est plutôt d’être biculturel. La culture du Canada français est distincte et pas seulement dans la Constitution. Exprimée dans les arts, la musique, la télévision, la littérature, etc., elle est exportée partout dans le monde – et elle est incroyablement riche et diversifiée.
Toutefois, la plupart des Anglo-Canadiens ne connaissent même pas le nom de la plupart des célébrités mondiales issues de cette culture unique. Travailler en français suppose de comprendre et d’intégrer les références culturelles, les idiomes et les nuances, pas seulement la langue.
J’ai déjà vu une campagne publicitaire élaborée pour une entreprise canadienne par son agence de publicité. La campagne en français était épouvantable et a soulevé un tollé de tous les intervenants canadiens-français. L’entreprise n’y comprenait rien : son agence de publicité avait pourtant confié le mandat à un francophone. Nous l’avons rencontré. Il était bel et bien francophone – de France! Il ne connaissait rien au Québec ni à la culture du Canada français, alors les mots choisis ne convenaient pas du tout au contexte canadien. Les Français s’envoient des emails, alors que les Québécois s’envoient des courriels. En France, on attend impatiemment le weekend. Au Québec, on adore la fin de semaine!
À Repaires jeunesse du Canada, il nous reste du chemin à faire pour être un organisme bilingue à 100 %. Nous offrons quelques services ainsi qu’une partie des programmes et du matériel en français. Nous ne sommes pas encore un organisme vraiment bilingue et encore moins un organisme biculturel. Mais nous y travaillons! Il faudra du temps, des efforts… et des sous pour y arriver.
Le travail dans les deux langues n’est pas un parcours à sens unique. C’est faire une série d’aller-retour, c’est vivre dans deux langues et deux cultures, simultanément. Et ça, c’est sans aucun doute un élément distinctif des Canadiens!