Crédit photo: Nicholas Kamm / AFP
Par Owen Charters
Le discours enflammé de Greta Thunberg au Sommet des Nations Unies sur les changements climatiques est l’appel à l’action le plus convaincant que j’ai vu en faveur de la planète. Si vous ne l’avez pas vu, arrêtez tout ce que vous faites et regardez le discours!
Je ne vous ferai pas la morale sur l’environnement. Ce sur quoi je souhaite mettre l’emphase, c’est la voix des jeunes; en ce moment—et je dirais même une bonne partie du temps—c’est leur voix qui importe par-dessus tout.
Aux Repaires jeunesse, on est à l’écoute de ce que les jeunes ont à dire. Dans notre plan stratégique, nous traitons de l’importance de porter la voix des jeunes et de partager leurs points de vue, et d’être leurs porte-paroles auprès des gouvernements et des médias sur les enjeux qui les touchent. Notre travail, c’est de les aider à se faire entendre, puis à se faire entendre encore plus par les décideurs. Par tout le monde en fait.
Récemment, notre conseil d’administration s’est réuni avec les membres de notre Conseil national des jeunes—c’est pour nous une autre façon de s’assurer que nos jeunes ont leur mot à dire sur notre gouvernance. Pour guider notre organisation et notre mouvement, nous avons besoin d’entendre, de savoir ce qui est important pour les jeunes, quelles sont leurs préoccupations, quelle est leur vision—c’est de cette façon que nous allons arriver à répondre aux besoins des jeunes et les aider à réaliser leurs rêves.
Greta n’est pas seule. Les jeunes voix qui se sont élevées et qui ont eu un effet domino sur les générations sont nombreuses: Malala Yousafszi en est un très bon exemple. En fait, des milliers de jeunes voix demandent le changement à travers la planète, et plusieurs d’entre eux vivent au Canada:
- Autumn Peltier, une jeune militante de 13 ans de la Première Nation de Wiikwemkoong, en Ontario, qui se bat pour protéger l’eau potable
- L’étudiant Louis Couillard, de la coalition La planète s’invite à l’Université, et l’adolescente Sara Montpetit, du groupe Pour le futur Mtl, qui ont rencontré la ministre Catherine Mary McKenna lors du Sommet des champions à Montréal, en avril dernier
- Les millions de personnes qui ont participé aux marches pour le climat à travers le monde
- Artemisa Xakriabá, du peuple Xakriabá de l’écorégion Cerrado, au Brésil
- Les quelque 500 jeunes militants de partout dans le monde, qui ont assisté à l’ouverture du sommet de la jeunesse sur le climat à l’ONU
Leur voix est puissante. Et, c’est inévitable, la réponse des adultes se résume à un hochement de tête… puis, ils retournent rapidement à leurs occupations. Par occupations, je parle des compromis qui sont complètement à l’opposé des principes que ces jeunes défendent. Parce qu’en vieillissant, on se rend compte qu’il faut être pragmatique et que, malgré le fait qu’il existe des enjeux sur lesquels il faut agir rapidement en tant que société, les exigences de la « vraie vie »nous rattrapent bien assez vite.
Est-ce que c’est acceptable? Est-ce comme ça que ça devrait se passer? Gouverner, que ce soit à l’ONU ou au Parlement, ou même à la réunion du conseil d’administration, c’est une affaire de compromis. Mais est-ce que ça ne devrait pas aussi être orienté par les priorités, les idéaux de la relève? Ne devrait-on pas être intransigeants de manière égale?
Cette Terre, on l’emprunte à nos enfants, à nos petits-enfants, et aux autres générations à venir; et si on s’en tient à ce que les aînés autochtones disent, il faut penser sept générations plus loin. Il faut inclure une vision à long terme à nos décisions, et s’assurer de considérer les préoccupations des jeunes, qui s’inquiètent de l’état du monde dont ils vont hériter et qui sont franchement convaincus que les solutions à court terme ne résoudront pas le problème.
Nous devons surmonter les préjugés que les décideurs ont contre les jeunes. Nous devons faire entendre la voix de nos jeunes leaders. Nous devons leur faire une place à la table de discussion, leur ouvrir des portes, leur donner une plateforme ou les aider à bâtir la leur. Ils exigent qu’on rende des comptes et nous devons les écouter.
Il n’y a pas qu’une Greta. Il n’y a pas qu’une Malala. Ils sont nombreux. Et ils sont partout autour de nous; dans nos Repaires jeunesse, dans nos communautés. Nous devons les écouter. Nous devons leur donner la plus grande tribune possible. Nous devons faire en sorte que leur message soit entendu par ceux qui sont au pouvoir.
Nous devons assurer l’avenir des sept prochaines générations. Et de toutes les autres qui suivront.